Le bolchevik et la nature

L’urgence de la question écologique n’est pas sans faire écho à l’une des figures du mouvement ouvrier dont la trajectoire semble intrinsèquement liée au problème de la vitesse et du rythme : Lénine lui-même. Ce parallèle peut paraître étrange, tant l’obsession léninienne pour l’actualité de la révolution a l’air éloignée des enjeux environnementaux. Pourtant, dans ce texte vigoureux, Andreas Malm nous présente un Lénine adepte de montagnes enneigées, des randonnées sur les routes les plus escarpées, ou qui s’émeut des renards. Au-delà de l’anecdote, une étude rigoureuse montre combien le bolchévisme a tenté d’œuvrer pour protéger les espaces naturels et sauvages aux premières heures de la Russie soviétique. Malm dessine dès lors un lien fort entre l’urgence écologique, l’actualité de la révolution et la prise du pouvoir. C’est une proposition salutaire, tant chaque minute compte désormais : « pour paraphraser Emma Goldman, si nous ne pouvons plus danser sous la neige, il n’y aura peut-être plus de révolutions »

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Le dernier numéro de la revue Jacobin s’intitule Earth, Wind and Fire (La terre, le vent et le feu)1 et est entièrement consacré au changement climatique. Dans l’éditorial, Alysa Battistioni écrit : « Voici un numéro dédié au changement climatique, mais le changement climatique ne constitue pas un problème sur lequel on revient de temps en temps – il doit être au cœur de la manière que nous avons de nous mobiliser et de nous organiser. Dorénavant, tout problème est un problème de climat. » Je ne pourrais pas dire mieux et je suis très heureux que Jacobin et d’autres rompent avec la léthargie de la gauche, au sein de laquelle on trouve toujours tout un tas de gens qui persistent à analyser le monde sans s’apercevoir qu’un phénomène extraordinaire se produit sous leurs yeux. Je reprendrai l’énoncé de Battistoni si littéralement que je dirais que désormais, chaque problème soulevé dans le passé est également un problème de climat. C’est dans cette perspective que je souhaite évoquer Lénine, en proposant trois thèses sur ce qu’être bolchevik signifie.

  1. Un Bolchevik aime la nature.

Les mencheviks traînent au café. Les bolcheviks gravissent des montagnes. Considérons cela comme une règle empirique sur laquelle se fondait le Parti social-démocrate russe, et rappelons-nous que c’est Lénine qui a mené ce parti jusqu’aux sommets. Dans une assez mauvaise biographie, intitulée Lénine le dictateur2, publiée cette année pour salir toujours plus la mémoire de la révolution d’Octobre, Victor Sebestyen revient à plusieurs reprises sur l’une des rares qualités qui sauve Lénine à ses yeux : son attachement à la nature sauvage. Dès qu’il en avait l’occasion, en particulier lorsqu’il était tendu ou triste, Lénine quittait la civilisation et passait des semaines en montagne ou dans les bois. Kroupskaïa évoque ces fréquentes randonnées par ces mots : « Nous choisissions toujours les chemins les moins fréquentés vers la nature la plus sauvage, à l’écart du reste du monde. » Ou encore : « Ilitch était toujours plus joyeux et détendu lorsqu’il avait des montagnes près de lui. » Au cours de l’été 1916, Lénine était, d’après Kroupskaïa, « anxieux à l’idée de ne pouvoir développer ses idées pleinement, et nous avons donc décidé de partir à la montagne ». Un universitaire rapporte que ce furent des « expéditions extraordinaires, presque utopiques » et l’on peut alors s’interroger sur les raisons pour lesquelles Lénine ne menait pas d’expéditions au centre des villes. Pourquoi choisissait-il constamment les montagnes les plus sauvages pour recouvrer ses forces et son sang-froid, méditer le dernier débat théorique et concevoir le prochain mouvement tactique ? Je me risque à une hypothèse : il se sentait instinctivement plus libre dans la nature tout simplement parce que le pouvoir de la classe dirigeante y était moins accablant et étouffant et l’air plus pur qu’à Genève ou à Londres.

Sur l’affiche de cette soirée, il y a un buste de Lénine dressé dans la neige et cela me donne l’occasion de dire quelques mots du rapport de Lénine à la neige. En 1900 et 1901, Lénine passait son premier hiver en exil, à Munich, d’où il envoya chez lui une lettre maussade : « L’absence de neige est déplaisante. Je n’en peux plus de la neige fondue ; c’est ennuyeux et je me rappelle avec plaisir notre vrai hiver russe – les traineaux et l’air pur et glacial. C’est mon premier hiver à l’étranger, bien que ce ne me semble pas être l’hiver. Je ne peux pas dire que je sois content. » Lorsqu’il dut vivre à Genève, Lénine fuyait « le brouillard et la morosité » de la ville pour le « soleil glorieux et la neige tombant » des sommets, toujours en quête d’un froid arctique. Lors d’un épisode fameux, Lénine, si heureux que la Révolution bolchévik ait survécu plus longtemps que la Commune de Paris, sortit pour danser dans la neige. La neige est le temps révolutionnaire par excellence. Nul autre climat n’a la capacité de transformer en une nuit un paysage entier – y compris une ville – et lui donner de nouvelles couleurs, de nouvelles formes et un son nouveau. Cinq centimètres de neige fraîche et la terre se métamorphose. Ce n’est pas un hasard si Lénine aimait la neige et y dansait.

Mais il y a plus que ces inclinations personnelles. En exil, les bolcheviks formaient ce qui était parfois appelé le « parti excursionniste », leurs dirigeants partant régulièrement pour des expéditions tandis que les mencheviks restaient derrière, dans leurs cafés. Plus important, après Octobre, l’affinité de Lénine pour la nature s’est traduite concrètement sur le plan politique. Deux jours après avoir saisi le pouvoir, les bolcheviks publièrent le décret « Sur la terre », qui nationalisait l’ensemble des forêts, des eaux et des minéraux. Moins d’un an plus tard, ils promulguaient une loi, « Sur les forêts », répartissant les forêts de Russie entre un secteur exploitable et un secteur protégé, ce dernier étant mis de côté en vue de la « préservation des monuments de la nature » – monument bâtis non par des humains mais par la nature elle-même. Au plus fort de la guerre civile en 1919, les activistes bolcheviks de la ville assiégée d’Astrakhan parvinrent à se rendre à Moscou et demandèrent à Lénine d’approuver leur plan d’une réserve naturelle dans le delta de la Volga. Il le fit, expliquant que « la conservation de la nature est importante pour l’ensemble de la République. J’y accorde une importance primordiale. » Qu’elle soit déclarée une nécessité nationale considérée à l’aune de son importance pour l’ensemble du pays. » Cette réserve naturelle dans la Volga fut la première zapodevnik instituée par les bolcheviks, suivie par la législation signée par Lénine en 1921 qui ordonnait la protection de « parties significatives de la nature » à travers tout le continent russe. L’idée ici n’était pas de transformer ces lieux en agréables sites pour touristes, sur le modèle des parcs naturels états-uniens, mais de les mettre en complet isolement, afin qu’ils servent de points de référence pour les systèmes naturels vierges, pour le bien de la science et de la nature elle-même.

À la fin de la guerre, on vit les biologistes communistes se disperser à travers la Russie pour établir de nouveaux zapodevniks. Les sciences écologiques entraient dans une période d’effervescence exceptionnelle, qui s’incarnaient à travers des figures comme celle de l’entomologiste Semenovtianshki. C’est lui qui annonça que le « grand capital » avait causé une mutation dans la « nature prédatrice » de l’espèce humaine, mutation qui explique que les avions et d’autre technologies menacent désormais la survie d’autres espèces.  En 1922, l’hydrologue Timonov dressait un sombre tableau des effets de l’exploitation de la nature en vue « des profits les plus immédiats » – il expliqua en 1922 que « Le climat est en train d’être altéré. Les conditions nécessaires à la vie se détériorent. Parachevant sa « victoire » sur la nature, l’homme a posé au milieu des plus beaux paysages des panneaux publicitaires rebutants, formes particulièrement perverses à « l’âge de la vapeur et de l’électricité », ces deux sources d’énergie qui forcent les usines à cracher leur fumée nauséabonde dans l’atmosphère, ce qui perturbe grandement les joies de la nature. »

De telles voix eurent un moment l’oreille de l’État. Ce fut tragiquement bref. Le stalinisme a aussi été une contre-révolution écologique et un véritable désastre environnemental. Staline autorisa l’agriculture, la chasse, l’extraction et l’abattage de bois dans de nombreux zapodevniks, mais il ne parvint pas à oblitérer l’héritage d’Octobre. Le principal historien de la conservation en Union soviétique, Douglas Weiner, écrit ainsi :

« Les Russes furent les premiers à proposer de réserver des territoires protégés pour l’étude des communautés écologiques et le gouvernement soviétique fut un pionnier dans la mise en place de ces politiques. De plus, les russes furent les premiers à suggérer que l’usage des terres régionales pouvait être planifié et que les paysages endommagés pourraient être réhabilités sur la base de ces études écologiques. »

Ces idées ont survécu, notamment à travers ce qu’on appelle aujourd’hui le ré-ensauvagment.

Plus important, le système des zapodevniks a survécu à l’ère stalinienne et à la chute de l’Union soviétique. La Russie dispose aujourd’hui des plus larges réserves naturelles au monde qui sont aussi les plus protégées – instituées comme de « strictes réserves naturelles », les visiteurs n’y sont pas autorisés. Voilà un gain durable issu de la révolution ! Ce n’est rien de moins que le New York Times qui s’émerveille de cet exploit dans un article paru en août sous le titre « Les éco-guerriers de Lénine » et dans lequel Fred Strebeigh écrit :

« Pour aujourd’hui, au moins, l’héritage de Lénine est préservé et la Russie demeure le pays qui protège les plus grandes étendues de terre au niveau le plus élevé dans le monde, devant le Brésil et l’Australie. Les naturalistes russes, encore pleins d’espoir, continuent de défendre le fait de laisser à travers la planète d’immenses pans de terres libres de toute activité humaine.3 »

L’affiche de cette soirée montre également un renard s’approchant du buste de Lénine et je ne peux pas m’empêcher de vous répéter une histoire. À l’automne 1918, Lénine partit chasser avec un camarade, qui a décrit plus tard ce qui arriva lorsque les deux hommes firent la rencontre d’un renard : « Le renard fila droit sur Lénine, qui ne l’avait pas vu car l’animal était recouvert de la neige tombée des épicéas. Lorsqu’il aperçut le renard, Lénine resta pétrifié, (…) le fixa longuement du regard et ne tira pas (…). Le renard resta planté là encore un moment avant de repartir comme la foudre. “Pourquoi est-ce tu n’as pas tiré ?“ demandais-je, “Et bien… il était tellement beau et adorable.“ » répondit Lénine. C’est peut-être l’héritier de ce renard qui vient rendre hommage à ce buste dans la neige, et en porter le deuil : parce qu’à ce stade de l’histoire, il n’y a pas de climat plus menacé d’extinction que la neige et l’air pur et glacial.

Je crains personnellement le jour où nous n’aurons plus de neige mais seulement de la boue – et c’est une tendance très forte en Suède où je vis – non seulement parce que cela sera terriblement ennuyeux mais aussi parce que cela marquera la victoire finale de la bourgeoisie : le moment où elle aura pris le contrôle de l’air lui-même et aura subsumé sous son étreinte suffocante jusqu’aux montagnes les plus sauvages. Pour paraphraser Emma Goldman : si nous ne pouvons plus danser sous la neige, il n’y aura peut-être plus de révolutions. Car comment pourrions-nous imaginer qu’un autre monde est possible lorsqu’il n’y a plus ni d’espace pour respirer ni un paysage qui n’ait été empoisonné par le capital ? Sans même parler de toutes les autre menaces concrètes que le réchauffement climatique et le biocide général font peser sur la vie sur cette planète. J’ai quarante ans. Au cours de ma vie, la moitié de la vie sauvage de cette planète a disparu et la moitié des animaux se sont éteints. Ce sont des chiffres extraordinaires et j’ai du mal à les mesurer. S’il y a jamais eu un temps pour être un bolchevik, c’est maintenant : un bolchevik accorde une importance primordiale à la conservation de la nature.

  1. Un bolchevik sait que la catastrophe arrive.

Nous vivons un âge de catastrophes : un jour c’est la menace d’une guerre nucléaire avec la Corée du Nord qui gronde, le lendemain l’ouragan le plus fort jamais enregistré qui frappe les Caraïbes. Nous ferions bien de nous rappeler que les événements de 1917 prirent place suite à de nombreuses catastrophes. La Première Guerre mondiale était évidemment la première d’entre elles. Elle donna lieu à un effondrement du système alimentaire russe. Pour aggraver les choses, d’importantes inondations emportèrent les routes et les chemins de fer et bloquèrent les routes d’approvisionnement du pays au printemps 1917. À cette époque de l’année, il y a un siècle, Petrograd faisait face à une famine imminente.  C’est à ce moment que Lénine a écrit son texte le plus important de 1917 : « La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer ». Il y plaidait en faveur d’une seconde révolution, seul moyen d’éviter l’échec total. Il écrivait : « Les moyens de combattre la catastrophe et la famine sont disponibles, les mesures requises pour les combattre sont claires, simples et parfaitement réalisables, et tout à fait à la portée des forces du peuple. » Ne serions-nous pas dans une situation similaire aujourd’hui ? Les mesures pour combattre le désastre fondamental existent et sont tout à fait réalisables : décréter une interdiction de toute nouvelle infrastructure d’extraction de charbon, de pétrole ou de gaz naturel. Éliminer tous les carburants fossiles dès maintenant. Passer à 100% d’énergies renouvelables. Voilà ce que la science nous dit de faire ou pour citer à nouveau Lénine : « Tout le monde le dit. Tout le monde l’admet. Tout le monde a décidé qu’il en était ainsi. Et pourtant rien ne se passe. » Le moment est venu de sauver le cœur du projet bolchevik : pour empêcher la catastrophe, nous devons « viser directement une rupture violente avec le vieux système obsolète et l’accomplissement des progrès les plus rapides possibles » – la vitesse étant ici la dimension essentielle. Il y avait dans la politique de Lénine des liens très forts entre les catégories d’urgence, d’engagement et d’insurrection, et il devrait en être de même pour notre politique.

  1. Un bolchevik saisit le pouvoir.

C’est dans cette perspective que je souhaite aborder brièvement la question du changement climatique. En 2011, nous avons connu un cycle révolutionnaire d’une magnitude dont il est difficile de se rappeler six ans plus tard tant il n’en reste rien. Pour ceux d’entre nous qui ont consacré la plus grande partie de leur vie politique à militer au Moyen-Orient, les événements de 2011 ont été une immense source d’espoir. Cela devient de plus en plus difficile mais je me souviens de l’euphorie qu’il y avait à marcher avec plusieurs millions de personnes dans les rues du Caire, dans les plus grandes manifestations qu’avait jamais vu la région, sinon le monde. Je me rappelle ce sentiment que j’avais d’un déferlement d’assurance et d’émancipation – qu’est-ce qui pourrait bien arrêter les masses ? Mais la révolution égyptienne était le modèle parfait d’une révolution horizontale, immanente et sans dirigeants, d’une révolution de la multitude. Non seulement il n’y avait pas de parti, mais les activistes en première ligne ne souhaitaient pas prendre le pouvoir conformément aux idées en vogue dans la théorie autonome. Dans son récent roman évoquant la révolution égyptienne, La ville gagne toujours4, Omar Robert Hamilton capture avec brio cet état d’esprit lorsqu’il fait dire à l’un de ses personnages, Mariam, au plus fort de Tahrir :

– « Je ne veux pas accéder au pouvoir ! Et toi ? Tu veux être un politicien ? Nous, on est l’opposition, on est la disruption, on est ce qui va mettre le pouvoir au pas. »

– « On est la crise ! » crie Malik.

Mariam hoche la tête pour approuver. « Je ne veux pas le pouvoir. Je veux faire confiance à la rue. Quelque chose de nouveau vient que nous ne pouvons pas encore voir. Et nous devons garder la crise vivante assez longtemps pour que ça se produise. »

C’est exactement comme cela que de nombreux cadres raisonnaient ! Ainsi, le pouvoir politique fut laissé aux mains des Frères musulmans puis à l’armée, et que reste-t-il de la Révolution égyptienne aujourd’hui ? Absolument rien. La situation actuelle est bien pire que sous Moubarak en ce qui concerne les prisonniers politiques, la torture, la liberté d’expression, la pauvreté et le chômage. Il n’y a pas un seul acquis de la révolution encore en place : ni limitation journalière du travail à huit heures, ni droits reproductifs pour les femmes, ni zapodevniks, ni avancées dans le domaine de la santé. Pour la Révolution russe, mais également pour la Révolution iranienne, on pouvait parler de dégénérescence et de trahison, mais certaines conquêtes demeuraient, parce que les forces révolutionnaires s’étaient, et c’est fondamental, emparés du pouvoir.

En Égypte et au Moyen-Orient, nous n’en sommes pas à la case départ – nous sommes revenus bien plus en arrière. L’ampleur de cette défaite constitue d’après moi, je le pense ardemment, une raison supplémentaire de devenir à nouveau bolcheviks. Mariam semble avoir pris ce chemin puisque vers la fin du roman, elle regrette profondément ses positions antérieures : « Nous devons être plus organisés pour la prochaine fois ». Dans l’urgence climatique en cours, nous n’avons certainement pas le luxe de reproduire l’expérience égyptienne. Imaginez, imaginez seulement que nous atteignions un moment de l’intensité de Tahrir dans la lutte contre le capital fossile. Alors, nous ne pourrons pas nous asseoir dans les cafés alentours et dire que « nous ne voulons pas prendre le pouvoir ». Nous n’avons pas le temps pour ce genre de menchevisme. Il y aura bien trop de CO2 dans l’atmosphère pour perdre plus de temps à changer le monde sans prendre le pouvoir. Lorsqu’il exposait la nécessité de s’emparer du pouvoir d’État dans son texte sur la « catastrophe imminente », Lénine répétait l’adage suivant : « Dans une insurrection, le délai est fatal. » Le délai n’a jamais été aussi fatal qu’aujourd’hui.

Intervention prononcée au colloque Penser l’émancipation à Saint-Denis le 15 septembre 2017.

Traduit de l’anglais par Ernest Moret.

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  1. « Earth, Wind, and Fire », Jacobin, n°26, été 2017 []
  2. Victor Sebestyen, Lenin the Dictator, Weidenfeld & Nicolson, 2017 []
  3. Fred Strebeigh, « Lenin’s Eco-Warriors“, New York Times, 7 août 2017 : https://www.nytimes.com/2017/08/07/opinion/lenin-environment-siberia.html []
  4. Omar Robert Hamilton, La ville gagne toujours, Gallimard, 2018 []
Andreas Malm