Un texte inédit de Blanqui – « Fatal, fatalisme, fatalité »
L’idée reçue au sujet de Louis-Auguste Blanqui est celle d’un révolutionnaire intransigeant, dont la théorie se résume à la prise du pouvoir par des sociétés secrètes. Blanqui n’aurait été qu’un volontariste désespéré, aux projets démesurés et vains. Ce texte inédit, établi et introduit par l’équipe de The Blanqui Archive (https://blanqui.kingston.ac.uk/), permet de réévaluer le rôle de Blanqui comme organisateur, éducateur et philosophe du prolétariat français. « Fatal, fatalisme, fatalité » est une méditation soutenue sur la capacité des subalternes à interrompre le cours inéluctable des choses, contre tout déterminisme social, mais aussi une attaque en règle contre une idée incapacitante et culpabilisante du libre-arbitre. Blanqui s’avère être un théoricien de la volonté populaire, de l’éducation des masses, de la raison révolutionnaire. Relire Blanqui aujourd’hui, par delà la « condescendance de la postérité », c’est aussi redécouvrir une tradition du volontarisme qui relie Rousseau à Lénine.