Black like Mao. Chine rouge et révolution noire

La révolution noire a été une dimension incontournable de la politique radicale aux États-Unis dans la période d’après-guerre. Dans cette histoire, on retient avant tout l’impact du Black Panther Party, et l’on connaît bien son attrait pour la révolution chinoise et le maoïsme. Mais cette histoire ne s’arrête pas au BPP. L’intérêt pour le maoïsme plonge ses racines dans toute une politique noire radicale qui débute dès les années 1950. Dans cette grande étude datant de 1999, Robin Kelly et Betsy Esch mettent à jour toute une histoire méconnue du nationalisme noir radical, des groupes d’autodéfense armée de Robert Williams à la poésie révolutionnaire marxiste-léniniste d’Amiri Baraka. Ce large spectre nous renseigne sur un héritage crucial de l’internationalisme noir pour la politique d’émancipation.

Pour déracialiser, il faut penser la race (et la classe)

Il faut définitivement se débarrasser des approches des classes sociales qui passent outre les considérations sur la race. Eilzabeth Esch et David Roediger présentent diverses analyses de Bourdieu, Wacquant, Adolph Reed ou encore Darder et Torres, qui font volontairement l’impasse sur la race. Les auteurs proposent à l’inverse de relire plusieurs épisodes récents en Australie, en Afrique du Sud ou au Venezuela pour apprécier l’importance théorique et militante d’un antiracisme qui prenne en compte la race.