Capital marchand et esclavage dans le procès de transformation des sociétés antiques
Un certain matérialisme historique des plus vulgaires soutient qu’un « mode de production esclavagiste » aurait constitué un stade de l’histoire de l’humanité. À l’encontre d’une représentation abstraite de l’esclavage à Rome, Jacques Annequin propose ici une reconstruction marxiste du lien entre esclavage antique et capital marchand. Paru en 1983 dans la revue marxiste Dialogues d’histoire ancienne, l’article révèle combien l’extension de l’esclavage implique l’essor du commerce et la refonte des formes d’exploitation traditionnelles au sein de l’empire. La formation économique et sociale romaine apparaît comme un maillage complexe, porté par la dynamique de l’esclavage et de l’impérialisme marchand. Ce texte donne aussi à voir le travail fondateur d’un courant marxiste français d’études anciennes, en partie sous-estimé, qui a questionné les dynamiques marchandes et impériales à Rome, les modes d’existence du capital, les formes d’exploitation ainsi que les aspects sociaux et culturels de la colonisation romaine.