« Administrer la sauvagerie » : généalogie de l’organisation État islamique
Suite aux meurtres de masse du 13 novembre 2015, la gauche anticapitaliste s’est globalement reconnue dans le mot d’ordre « leurs guerres, nos morts ». L’idée était d’imputer la responsabilité de la montée du djihadisme aux interventions occidentales. Pour Adam Hanieh, si cette spirale réactionnaire entre l’intervention impérialiste et l’ascension de l’État islamique est bien à l’œuvre, elle ne résume pas la situation au Moyen-Orient. Pour Hanieh, il faut revenir sur le projet, les motivations et la stratégie de l’ÉI pour en saisir la terrible rationalité – mais aussi les élans utopiques. Ce n’est qu’en saisissant ces logiques que l’on peut apprécier sa capacité d’attraction auprès des déshérités, son insertion dans les intrigues impérialistes locales et la possibilité d’une relève internationaliste.