[Guide de lecture] Féminisme et théorie de la reproduction sociale
On résume souvent l’apport du féminisme marxiste à l’impératif d’articuler l’oppression de genre à l’exploitation capitaliste : inégalités salariales, doubles journées, temps partiel imposé, etc. Une telle approche suggère que le marxisme propose essentiellement une focalisation prioritaire sur le salariat. Ce guide de lecture, élaboré par Morgane Merteuil, brise cette idée reçue, en introduisant ici aux théories de la reproduction sociale. Des hypothèses du féminisme autonome italien sur le travail domestique, jusqu’aux formes de spoliation et d’expropriation racistes et genrés à l’heure du néolibéralisme, en passant par l’analyse de la totalité formée par l’État et la division sexuelle du travail, une perspective se dégage, qui souligne le caractère diffus du capitalisme patriarcal, des lieux de sa production, et des foyers potentiels d’une résistance féministe.